Fête du sacerdoce, lettre de Mgr Cartatéguy

A tous mes frères prêtres amis,

Bonjour,

Comment ne pas te rejoindre ce matin pour te souhaiter une bonne fête du sacerdoce ?  Je le fais bien simplement et fraternellement sachant que cette année nous allons célébrer la Cène du Seigneur de manière inédite et pourtant avec les mêmes dispositions intérieures qui nous animent lorsque nous célébrons chaque eucharistie.

lavement des pieds
Peintures de scènes d’évangile dans l’église paroissiale ND de Fatima de Séwéké, diocèse de San Pedro, Côte d’Ivoire.

J’ai souvent rencontré dans les sacristies des églises africaines un panneau sur lequel était écrite une exhortation de Mère Thérèsa à l’adresse du prêtre qui se prépare à célébrer l’Eucharistie : « O Prêtre, célèbre cette Eucharistie comme si c’était ta première Eucharistie, comme si c’était ta dernière Eucharistie, comme si c’était ton unique Eucharistie ! »

Aujourd’hui comme hier et demain nous célébrerons dans cet esprit parce que chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, seul ou avec une foule, c’est le Christ qui nous aime et qui se donne à aimer « Ayant aimés les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout ». Avec la plénitude de la joie toute intérieure, nous célébrerons l’aujourd’hui de cet incomparable amour.

Tu seras peut-être seul confiné dans ta chambre comme moi ou dans le salon du presbytère avec tes frères prêtres de l’équipe pastorale ou encore ensemble connectés avec tes paroissiens ou tes diocèsains.  De toutes les façons nous serons loin des  liturgies sous les grandes voutes des églises millénaires. Nous nous rapprocherons  davantage de la simplicité du repas de Jésus avec ses apôtres à la tombée de la nuit. L’ambiance était alors à la fois triste et mêlée de la joie d’être encore ensemble dans une fraternité qu’aucune nuit ne pouvait faire disparaitre.

C’est parce que Jésus sait que c’est son dernier repas avec les Apôtres qu’il leur livre un témoignage d’amour avec le signe du partage du pain et du vin et avec celui du lavement des pieds. Ces deux signes sont d’une extrême humilité parce qu’ils disent  et sont en vérité le don total du Christ.

Je m’associe à ton action de grâces pour l’actualité de ces deux signes de Jésus qui s’accomplissent en ta communauté et en ton Eglise en ce temps de pandémie à travers tous les gestes d’amour qui se manifestent  dans l’humble abaissement du serviteur.

 Je te souhaite encore à toi, cher frère, et à tes frères prêtres qui sont avec toi une très belle et heureuse fête du sacerdoce.

Fraternellement en Christ,

Fait à Lyon le jeudi 9 avril en ce jeudi-Saint 2020.

Mgr. Michel Cartatéguy, sma