Histoire de la maison des Cartières

Si l’on fait référence au livre du Chanoine Joseph Jomand, la maison des Cartières a une longue histoire. « Elle doit son nom aux demoiselles Cartier, filles d’un bourgeois de Lyon, Antoine Cartier et de madame Catherine Pellissier, sa femme. » Antoine Cartier aurait été propriétaire du domaine dès avant 1698. « Le 14 novembre 1699 Françoise et Cécile, ses filles, s’instituent mutuellement légataires universelles et le 13 juillet 1719, Cécile rédige son testament en faveur de l’hôpital de la Charité, avec interdiction de vendre. La Propriété reste bien  dans les mains de l’hôpital.  Mais le 24 avril 1732, les recteurs de l’aumône générale (la Charité) vendent bel et  bien le domaine à Jean-Baptiste Chazettes, marchand à la rue Turpin. En 1750, son gendre Jean-Claude Faulin en devient le propriétaire. En 1774, lui succède Barthélemy Cazot, époux d’Elisabeth Buisson ». Jusqu’en 1893, la propriété reste dans les mains de la famille Cazot. En 1893, la famille Michoud devient propriétaire du domaine jusqu’en 1953, année à laquelle les Missions Africaines achètent la propriété pour une somme modique en vue de créer un petit Séminaire. Les missions ne prennent pas à leur charge les terres cultivables, mais seulement les 15 hectares de bois et de pelouses qui entourent la maison.

LA MAISON DES CARTIÈRES  a vécu 4 grandes étapes :

–       Petit-Séminaire de 1955 à 1964
–       Foyer pour les élèves des Missions Africaines de 1964 à 1968
–       Maison d’animation missionnaire et Procure de 1968 à 1993
–       Maison d’accueil de 1994 à nos jours.

I.  LE PETIT SEMINAIRE de 1955 à 1964.

La maison des Cartières à l'origine
La maison des Cartières à l’origine

On est en droit de se demander pourquoi avoir créé à cette époque un petit séminaire dans la Région Lyonnaise. Il est difficile de donner une réponse. Mais on peut penser que le Provincial d’alors, le Père Antonin Bruyas n’a pas pris cette décision à la légère. C’est à Lyon que notre Société missionnaire a été fondée par Mgr de Marion Brésillac à Fourvière en 1856. Cette Société est bien connue à Lyon et ses environs. Lyon est une ville ouverte à la Mission Universelle avec l’influence de Pauline Jaricot et d’autres instituts missionnaires présents sur place. Un petit séminaire à Chaponost pouvait attirer des jeunes pour  l’évangélisation de l’Afrique. Par ailleurs, nous n’avions plus à l’époque que le Petit-Séminaire de Rezé, près de Nantes, celui de Chamalières allant être fermé par manque d’élèves. Le Provincial a dû songer également à tous ces élèves de la région qui, jusque-là,  étaient obligés d’aller faire leurs études à Pont-Rousseau (Rezé) à 700 km de leur famille. Ce fut certainement une bonne décision.

Le petit séminaire s’est installé d’abord à Ste Foy les Lyon, au 19 chemin des Coutures, dans la maison qui servait autrefois de noviciat des Frères, en attendant d’aménager au plus vite la maison de Chaponost. C’est le Père Michel Durif, accompagné du Père André Guillard, qui s’installe à Ste Foy avec une poignée d’une dizaine d’élèves dont certains venaient de Chamalières. L’ambiance y était bonne et l’entente avec les voisins excellente, puisque, d’après le témoignage d’un ancien élève, ils invitaient de temps en temps les élèves à goûter.  Le Père Durif s’occupait vaillamment  de l’aménagement de la maison des Cartières. Le Père André Guillard été secondé par le Frère Antonin Balligand, homme à tout faire dans la maison : cuisine, lessive, entretien divers. Tout se passa bien durant cette année à Ste Foy, mais tous avaient hâte d’occuper la nouvelle maison de Chaponost.

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Le Père Durif entouré des jeunes séminaristes

C’est donc en septembre 1955 qu’eut lieu l’ouverture officielle de la maison des Cartières avec 35 élèves de la 7ème à la   4ème. Pour les accompagner, en plus des Pères Durif et André Guillard et le Frère Antonin, sont arrivés les Pères Jean Driot, Louis Rolland et   Bernard Revel. Le Père Louis Bouvier était chargé de l’économat. Le Frère Marcel Lefort s’occupait   de la Procure et des foires. Le Frère Antonin cultivait, derrière la maison, un grand jardin  qui fournissait de beaux légumes, sources de sa fierté. Il allait souvent chez le voisin M. Delavauvre pour voir si son jardin était aussi beau que le sien. Les élèves étaient tout heureux de découvrir cette belle propriété avec son grand parc  et  un immense terrain de jeux. La maison n’était pas encore complètement aménagée et le style de vie était plutôt spartiate.  Il y régnait une atmosphère familiale. Voici un petit exemple de cette ambiance par ce petit fait rapporté  par Henri Journet, ancien élève.  Il nous dit avoir reçu un cadeau du Père Bouvier, économe, parce qu’il avait bien travaillé aux pluches.  «  Le cadeau était, dit-il, un livre que j’ai sous mes yeux dédicacé par le Père  Bouvier: l’auteur est  Raoul FOLLEREAU “Tour du monde chez les lépreux” »

En hiver, le Père Durif se levait très tôt pour aller dégeler les tuyaux d’alimentation en eau pour permettre aux élèves d’aller faire un peu de toilette. Mais l’atmosphère était détendue et les élèves ne se plaignaient pas.

Voici le témoignage d’un autre ancien élève de la maison, Michel Archimbaud :

« Quand nous, les premiers élèves, sommes arrivés aux Cartières en octobre 1955, nous avons trouvé une grosse maison bourgeoise (le Château) avec de belles portes en «  vitrail » dans le couloir, un escalier monumental surmonté du «  vitrail des armoiries de la comtesse », de grandes cheminées dans nos classes, une serre de jardinier, des calèches devant l’entrée, un grand parc…

Les équipements de confort étaient rudimentaires : pas de chauffage proprement dit à part les cheminées ; en février 1956, l’eau gelait dans le dortoir, les classes autour du feu dans la cheminée, mais ensuite les parties d’échasses dans la neige nous réchauffaient…

l'entrée des Cartières
l’entrée des Cartières

 Nos journées étaient rythmées par le son de la cloche que le « réglementaire » tirait à chaque changement d’activité : classe, récréation, repas. La journée commençait par la messe, puis petit déjeuner, récréation, classes, repas, récréations, classes,  études. Coucher.

 Les jeudis et samedis après-midi, nous partions en promenade. Nous avons ainsi connu les campagnes de Chaponost, St Genis-Laval, Brignais, les « gorges du Garon »…

Nous avions également la visite, certaines semaines, des grands séminaristes du 150 qui venaient aider à la plantation des peupliers, ou même jouer au foot avec nous (avec en vedette déjà « Petit Louis »). Nous sommes également allés jouer à l’extérieur, comme avec Sacuny…

 Chaque fin de semaine, nous avions les notations de conduite : billet bleu pour les bien sages; billet rose pour les moins sages; et même billet blanc pour ceux qui méritaient un blâme. Ceux qui avaient eu leurs billets bleus pouvaient partir dans la famille le dimanche, une fois par mois, pour ceux qui étaient à proximité, ou recevoir la visite de leurs parents.

 La discipline était stricte, sous l’autorité bienveillante du Père Durif, le confort spartiate, mais contrairement à ce que disent nos psychologues actuels, je ne crois pas que cela nous ait traumatisés « à vie ».

Pour la trentaine d’élèves que nous étions, le personnel était réduit :

Le Père Michel DURIF, supérieur et professeur de la 4ème

le Père Jean DRIOT, professeur de la 5ème

le Père  GUILLARD, directeur et professeur de la 6ème

le Père REVEL, professeur de la 7ème

le Père BOUVIER, économe qui négociait fournitures et travaux avec les fermiers de Chaponost.

Le Frère ANTONIN, notre jardinier-nourricier, très discret et serviable.

Melle PHILOMENE, notre cuisinière d’une gentillesse sans égale.

Le Frère MARCEL, qui parcourait, à pied, à mobylette, le pays et les environs et toute la région Rhône-Alpes, pour récolter des fonds avec la vente des calendriers et l’abonnement aux almanachs.

Le Père Marcel Achard
Le Père Marcel Achard

Nous voyions de temps à autre le Père ACHARD, qui faisait le recrutement dans les écoles et paroisses en présentant l’Afrique et les Missions Africaines.

Un fait qui m’a laissé un magnifique souvenir : au printemps 1956, nous sommes allés visiter le monastère lui-même de la Grande Chartreuse, à l’occasion du centenaire de la retraite de Monseigneur Marion de Brésillac chez eux avant la fondation des Missions Africaines : Privilège exceptionnel et visite magnifique. »

A propos du Père Achard, de 1955 à 1960 il a été un vaillant animateur vocationnel pour tout le sud-est de la France. Il n’était pas souvent à la maison, mais il circulait beaucoup avec sa camionnette. Il avait eu l’idée d’aménager en stand d’exposition missionnaire un Tub Citroën, pour pouvoir toucher le plus grand nombre d’enfants. Pour attirer les regards, il avait fait peindre sur le côté du véhicule une magnifique carte de l’Afrique avec cette inscription « Afrique, pays de contrastes. ». Le responsable des vocations du diocèse de Lyon se plaint au Provincial pour lui dire que les paroisses s’opposent à ses méthodes jugées trop directes. Du coup, en 1960, le Père Achard abandonne son Citroën pour sauter dans le camion exposition de la Propagation de la foi, camion avec lequel il sillonnera durant 8 ans une bonne partie de la France, en ayant un pied à terre à la rue Crillon à Paris.

C’est en septembre 1956 que le Père Alfred Ropelewski est nommé à Chaponost, comme professeur de 4ème. Il en sera le titulaire jusqu’en 1960.

C’est durant les années 1957-1958, que le bâtiment a été transformé au 2ème étage. Un remplissage fut opéré entre les tours existantes pour y mettre les dortoirs. Le château avait ainsi perdu sa forme originelle, ce qui produisit une grande déception chez ceux qui l’avaient connu auparavant.

Camps de vacances à la montagne
Camps de vacances à la montagne

Le Père Durif était un bon montagnard et organisait des camps en Chartreuse. Voici un souvenir d’un ancien élève Henri Journet : « Une fois, nous avons fait un camp dans une grange en Chartreuse. Nous étions partis en voiture avec la Juva 4. Un jour, par temps de pluie, nous sommes rentrés au camp et mes brodequins étaient trempés. Aussi j’ai eu la mauvaise idée de faire sécher mes chaussures à côté d’un poêle à bois. Résultat, le lendemain matin, mes chaussures en cuir avaient durci comme du bois. J’ai eu les pires difficultés pour les enfiler et je ne parle pas pour marcher. Nous sommes allés voir un lever de soleil sur une montagne. C’était magnifique. »

En 1957, il y eut quelques changements. Depuis un an, le Père Pascal Colichet est nommé procureur auprès des bienfaiteurs ; il y restera 17 ans. Il avait travaillé beaucoup en Côte d’Ivoire où on le nommait le “Badiou” le Roi des Didas.  Il meurt à Ste Foy en 1973. Mgr François Faroud, Fondateur de la Mission au Niger, est nommé surveillant  et y restera jusqu’en 1960 avant de devenir aumônier des Sœurs NDA de Tullins. Le Père Joseph Isoléri est nommé aide-économe pour un an seulement avant de partir ensuite en Côte d’Ivoire.

Voici le témoignage du Père Louis Genevaux qui fut élèves aux Cartières de 1957 à 1959 :

« A 13 ans, quand on n’a jamais quitté son Jura natal et le foyer familial, ça fait quelque chose d’arriver dans une institution où on connaît absolument personne, pour vivre un style de vie complètement nouveau. Je me rappelle du premier mois où j’ai eu un cafard monstre. Entre autres, prédominaient parmi les élèves les supporters du foot lyonnais et ceux du foot stéphanois : deux clans qui avaient leurs accents très particuliers pour moi, et qui rigolaient devant mon accent jurassien…

Après ce temps d’apprivoisement, j’ai découvert que c’était sensationnel entre nous : il y avait un  excellent esprit de camaraderie. Un signe : souvent, l’un ou l’autre recevait un colis envoyé par ses parents, contenant des victuailles nous sortant de l’ordinaire, beurre, pâté, saucisson, biscuits… Systématiquement, au réfectoire, le colis était mis au centre de la table et tous en profitaient. Cette bonne ambiance venait du cadre, bien sûr : pas de murs pour nous enfermer, la nature toute proche avec le parc où nous évoluions beaucoup ; on respirait… Cela venait aussi des conditions précaires dans lesquelles nous étions : un grand dortoir avec peu de sanitaires, ce qui nous obligeait à penser aux autres. Quand il faisait froid, nous étions chacun responsable d’un poêle que nous étions chargés d’allumer tôt le matin, et d’entretenir, lui fournissant le bois nécessaire.

Mademoiselle Philomène la cuisinière du séminaire
Mademoiselle Philomène la cuisinière du séminaire


Cette bonne ambiance venait peut-être surtout de la grande proximité des Pères qui avaient le souci d’entretenir cet “esprit de famille” que l’on nous disait si cher aux Missions Africaines. Ils étaient proches de nous, et savaient nous comprendre. Ceux qui le pouvaient jouaient au foot avec nous… et en soutane ! Ce qui nous valait parfois de franches rigolades. Au travail manuel, ils étaient souvent avec nous au travail. Je me rappelle Ropélewski, pataugeant avec nous dans le Merdaillon pour le canaliser et planter des peupliers aux abords…

Et puis, il y avait mademoiselle Philomène : on ne disait jamais la cuisinière… c’était NOTRE Philomène ; une sorte de maman pour tous, toujours de bonne humeur, toujours active, entre ses casseroles, ses poules et ses lapins. Avec elle, c’était un vrai bonheur d’aider à éplucher les légumes, récurer la cuisine ou faire la vaisselle. Elle faisait de nous ce qu’elle voulait, même avec les plus terribles ! Elle priait avec nous quand elle pouvait : c’était une sainte…

Et puis, il y avait le frère Antonin, patron du grand jardin et homme à tout faire. Il ne faisait pas de bruit, mais avec sa malice paysanne, il savait nous mettre à son aide. On était sûr d’être devenu son copain, quand il nous faisait descendre à la cave avec lui en catimini pour boire un coup de rouge, pauvre vin, mais qui avait toute la saveur du fruit défendu. A table, on buvait de l’eau avec les inévitables gouttes d’antésite. Depuis ce temps, pour moi, l’antésite a le goût de Chaponost…

A la rentrée 1957, il y avait 4 classes : 7ème, 6 ème, 5 ème et 4 ème. Me voilà donc en 4ème, chez les grands, avec le Père Alfred Ropélewski comme professeur titulaire. Nous étions 12 élèves, ce qui permettait une ambiance bon enfant. Ropé (c’est comme ça qu’on l’appelait entre nous), était un curieux mélange d’autorité, d’affection et d’humour. Il nous appelait “ses cocotis” : c’était, paraît-il, sous ce mot qu’en Côte d’Ivoire, on désignait les cochons (il avait fait quelques années au séminaire de Gagnoa). On n’y prenait pas du tout mal, car on savait que ce vocable exotique et peu flatteur était sa manière de camoufler sa tendresse. Il nous aurait menés n’importe où, Ropé…

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Le Père Louis Gonon fier de la coupe gagnée par son équipe

En tout, au Séminaire, nous étions à-peu-près 60 élèves et 7 Pères pour l’enseignement et l’encadrement, et ceux de l’intendance. Sur tous, régnait en maître absolu, le Père Michel Durif, supérieur et fondateur de la maison. Il était un peu paradoxal : en général proche de nous et attentif à chacun (il aimait jouer au foot avec nous), mais capable de rentrer dans de sacrées colères devant la contrariété.

J’ai eu la chance, cette même année, de participer, pour l’unique fois de ma vie, à la traditionnelle cérémonie de départ d’un Missionnaire pour l’Afrique. Il s’agissait du Père Bernard Revel, prof chez les petits, et qui était nommé en Côte d’Ivoire. Impressionnant !… Pour l’occasion, nous avions appris un cantique à Marie, dont je me rappelle quelques paroles : “Des saint martyrs, mère, reine et patronne”… et le refrain : “Pour Jésus-Christ, tous nous voulons mourir !”. Le Père partant nous faisait baiser tour à tour sa croix de missionnaire qu’il montrerait aux païens pour leur salut, au péril de sa vie… Ca reniflait sec dans l’assemblée, surtout qu’on l’aimait bien, notre Père Revel !…

Cette année scolaire 57-58 a vu un grand changement dans le bâtiment des Cartières : un 2° étage a été créé entre les deux petites tours d’angle qui ornaient la façade, et au-dessus du porche d’entrée. C’était bien nécessaire, car nous étions vraiment les uns sur les autres. Fini l’unique dortoir et sa petite annexe pour tous. Désormais, le luxe : 2 grands dortoirs et 2 petites annexes.

L’année suivante, 58-59, fut une année presque historique, car le séminaire s’enrichissait d’une classe de 3°. J’ai donc été parmi ces valeureux pionniers qui inaugurèrent cette classe et furent les premiers élèves des Cartières à passer le Brevet.

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La maison sans ses tours d’origine

Pour la circonstance, était venu le Père Cousseau, qui était notre prof titulaire. Il nous semblait vieux (en fait, il n’avait pas 60 ans), arrivait de Côte d’Ivoire, sans doute pas très heureux de sa nomination, et était assez distant. Je me rappelle que lorsque nous avions fait quelque chose qui lui déplaisait, il nous disait sévèrement  “Untel, je te réserve un chien de ma chienne”… Avec le fameux Brevet à la fin de l’année, une grosse pression était sur nous, surtout que, dans l’ensemble, nous étions loin d’être des aigles !

Pour notre bonheur, nous est arrivé  aussi Mgr François Faroud, qui était Préfet Apostolique de Parakou au Dahomey et venait d’être remplacé là-bas par un Evêque. Officiellement, il était surveillant. En fait, c’était le consolateur et le confident de beaucoup. Bon grand père, il ne savait pas sévir : d’ailleurs, il n’avait pas besoin : on ne lui aurait jamais fait de la peine avec un chahut (alors qu’avec d’autres, on ne s’en privait pas). Plusieurs fois, il m’a remonté le moral après une engueulade de l’un ou l’autre des profs. Il m’appelait dans son bureau et m’emmenait au Niger ou au Dahomey, ouvrant ses albums-photos : “Tu sais, petit, dans la vie un missionnaire doit savoir souffrir, alors, réussis ton apprentissage.” Après ça, mon vieux, tu repartais gonflé à bloc !

La date fatidique du Brevet est arrivée… et là, patatras !  Seulement 4, je crois, sur 13 élèves, ont été reçus… Honte sur nous qui jetions l’opprobre sur les Cartières !… Ah ! Rezé et Baudonne avaient vraiment de quoi rire !… Ouais, tout penauds, nous ne faisions pas la joie de l’irascible Père Durif, c’est le moins qu’on puisse dire !… Quand même, nous étions 5 admissibles à  l’oral de repêche en septembre. On nous a fait revenir aux Cartières un mois avant la fin des vacances, pour nous faire bûcher sec. Et là, bonheur, nous avons été reçus tous les 5. L’honneur était sauf !… Et nous pouvions entrer à Rezé- Pont Rousseau, la tête haute.

 Mais là-bas, de l’autre côté de la France, finie l’ambiance bon-enfant… Nous attendaient de pieds fermes, de hauts murs gris, et des vrais professeurs qui ne s’abaissaient pas      aux travaux manuels avec nous…  Une page heureuse était tournée. »

La vie se poursuit avec des départs et des arrivées. En 1958, pour remplacer les Père Guillard, Rolland et  Revel, arrivent  les Pères Louis Gonon et Elie Cousseau qui ouvrira la 3ème année. En 1959, le Père Joseph Arsac restera une année comme professeur. C’est lui qui avait commencé de creuser la grotte qui existe encore dans le parc.  Le Père Louis Gonon était un bon footballeur, il jouait avec les élèves  et dirigeait l’équipe de foot, une équipe qui ne tombait pas toujours sur des joueurs  calmes, comme nous le rapporte H.Journet : « Nous avons joué au foot avec les pensionnaires de l’Ecole de Sacuny à Brignais. Cette école recevait des enfants au caractère difficile ! Aussi notre rencontre sportive se solda par des bleus aux chevilles. Je ne me souviens pas du score, mais nous n’avons pas rejoué contre eux ! »

Les élèves et les professeurs à la rentrée 1960
Les élèves et les professeurs à la rentrée 1960

En 1960, le Père Michel Durif, après 6 ans de  «  bons et loyaux services », quitte Chaponost pour se rendre au Bénin. Il sera remplacé par le Père Théophile Cogard, très aimé des élèves. A la place des Pères Jean Driot très regretté par les élèves, Joseph Arsac, François Faroud, arrivée des Pères Jean Alloati, professeur de mathématiques, Pierre Chassaigne, René Grosseau, professeur d’anglais,  François Margerit, spécialiste des fleurs et René Gauthier,  chargé des vocations. Le Père Ropélewski est nommé économe pour deux ans.  Il y a 66 élèves ; l’effectif a presque doublé en 5 ans.

Pratiquement chaque année, il y a des changements au niveau des professeurs. En 1961, départ des Pères Alloati et  Chassaigne, remplacés par Jean-Baptiste Bruyas, professeur de Mathématiques, André Chauvin, Pierre Saulnier comme professeurs et le Frère Jean Le Corno, comme  surveillant. La 7ème est supprimé par manque d’effectif.

En 1962, les Pères François Margerit , Pierre Saulnier, Alfred Ropélewski nommés en  Afrique quittent la maison et sont remplacés par les Pères André Huchet, professeur et directeur des études, Louis Priou et Roger Stéphan. En 1963, mort du Frère Jean Le Corno ,  à l’hôpital de Ste Foy.

La même année, le Père Théophile Cogard est affecté au Bénin et est remplacé comme responsable par le Père André Huchet. En 1963, le Père Louis Gonon, après 8 ans de présence comme professeur très apprécié des élèves, part au Bénin.   L’équipe est renforcée avec l’arrivée  des Pères Loïc de la Monneraye, Pétrus Reynard et Maurice Collaudin comme économe.

Mais on commence à se poser de sérieuses questions sur l’avenir de la maison. Le Père René Gauthier, chargé des vocations, vient dire au provincial, le Père Antonin Bruyas qu’il n’y aura pas d’entrée en 6ème au mois d’octobre 1964. Interloqué, ce dernier lui demande s’il n’a pas bu du samos. Mais  les autorités ont bien dû se rendre à l’évidence. C’est vrai que les écoles secondaires s’ouvraient  un peu partout dans la région. Les parents préféraient envoyer leurs enfants dans des établissements de proximité plutôt que de les envoyer en pension, loin de chez eux, d’autant plus que les études étaient pratiquement gratuites. Devant la chute des effectifs, (une vingtaine d’élèves), les responsables ont pensé qu’il valait mieux employer les professeurs à d’autres services missionnaires et permettre au petit nombre des élèves de terminer leurs études dans un autre établissement. Il y a donc eu un accord avec les Pères Salésiens qui acceptent  nos élèves dans leur collège  des « Minimes » qui, à l’époque se situait sur la montée de Chouland.  À la rentrée scolaire 1964, la Maison devenait Foyer.  Chaque matin, un petit bus acheminait les élèves aux Minimes et les ramenait le soir.

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Le Père René Grosseau avec ses élèves

II. LE FOYER. 1964- 1968

Le Père André Huchet restera responsable de  Foyer jusqu’en 1966. Il sera bien secondé par les Pères Pierre Le Guen, Loïc de la Monneraye , Pétrus Reynard comme accompagnateurs  et par Henri Thomas comme économe, en remplacement du Père Collaudin tombé malade. Il faut dire que la plupart des anciens professeurs ont été mutés : les Pères Stéphan, Priou et Cousseau rejoignent le petit Séminaire de Pont-Rousseau à Rezé. Les Pères René Grosseau et Gauthier partent au Bénin. En 1965, le Père Briens vient pour donner des cours d’anglais le soir aux élèves,  à la place du Père Grosseau. Le Père André Chauvin part pour le Bénin. Le Père Jean-Marie Huet remplace le Père Gauthier chargé des vocations. Il se donnera totalement à cette nouvelle tâche. Mais le nombre des candidats sera  toujours aussi maigre.

En 1966, le Père Luc Mainguy devient responsable de la communauté. Il n’y restera qu’un an. Il était très bon, sans doute un peu trop, avec une méthode éducative jugée trop souple.   Le Père Le Guen part à Samos tenir compagnie au Père  Galliou, le Père Briens à Rezé et le Père Thomas à St Briac. Le Père André Huchet, très fatigué va passer une année  à la maison de retraite de la Croix Valmer et rejoindra la procure de Rezé en 1967. Il meurt en 1970 dans les bras du Père Kerlévéo, en voiture, alors qu’ils rentraient de commissions en ville de Nantes.

Les Pères Raymond Joly et Gérard Volard, encore étudiants à la Catho, sont  nommés comme accompagnateurs des étudiants qui étaient assez libres et en profitaient un peu. Les élèves appréciaient beaucoup  le Ciné-Club de Chaponost.

En 1967, le Père Jean-Marie Huet remplace le Père Mainguy à la tête de la maison pour une année seulement. Il y reste ensuite comme délégué aux vocations dans les établissements secondaires des diocèses qui relèvent de la province de Lyon. C’était un confrère très affable et plein d’idées.

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L’éléphant des journées d’Amitié

Le Père André Chassaignon, ancien missionnaire en Côte d’Ivoire, est nommé économe de la maison ; il y restera jusqu’en 1969. La même année, le Père Robert Thibaud, après une opération du genou,  vient faire sa convalescence à Chaponost et aidera durant un an le  Père Chassaignon à l’économat.

En 1968, Le Père Jean-Baptiste Urvoy remplace  le Père Huet comme responsable de la maison. Son dynamisme missionnaire était aussi fort que celui de son prédécesseur. Il s’occupe avec ardeur de l’information missionnaire dans les établissements de la Région. Il a une longue expérience puisqu’il a été longtemps chargé des vocations et de l’information dans la Province.  Le Père Jean-Baptiste Bruyas  rejoint le 150 où il est nommé à la procure. C’est cette année-là, fin juin,  que fut fermé définitivement le Foyer.

III- PROCURE ET ANIMATION MISSIONNAIRE 1968-1993

Il n’était pas question,  à l’époque d’abandonner  la maison qui pouvait rester une plate-forme intéressante tant pour l’animation missionnaire que pour la recherche de bienfaiteurs dans la Région.

À la Procure, le Père Chassaignon est rejoint par les Pères Joseph Ayoul et Jean Evain. Le Père Mélaine Rouger, en repos, donne lui-aussi un coup de main à la Procure, mais ce fut de courte durée puisqu’il meurt en 1969. Le Père Colichet est toujours à la procure. Il y restera jusqu’en 1973, année de sa mort à l’hôpital de Ste Foy. En 1969, le Père Louis Gonon qui connait bien la maison  est nommé pour l’animation missionnaire. Il y restera jusqu’en 1975.

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La maison actuelle

En 1969, le Père Jean-Baptiste Urvoy demande à partir en Côte d’Ivoire ; il a 61 ans  et il y restera jusqu’en 1993. Lorsqu’il quitte la Côte d’Ivoire à l’âge de 88 ans, le Cardinal Yago, archevêque d’Abidjan  vient le saluer à l’aéroport. Il meurt à Montferrier au mois de janvier 1998 dans la paix du Seigneur. Le Père Chassaignon est nommé à la Maison de retraite de la Croix Valmer.

Le Père Urvoy  est remplacé par le Père  Pierre Guégaden qui a une grande expérience de meneur d’hommes, puisqu’il fut durant  6 ans professeurs à Pont-Rousseau et 5 ans, Supérieur du Noviciat à Chanly en Belgique. La même année, son ancien économe à Chanly, le Père Jean-Baptiste Audrain  vient le rejoindre à Chaponost. Il organisera la Procure qui deviendra une des plus importantes de la Province.  Le Père Claude Dauvergne vient les rejoindre en 1970 pour former une équipe dynamique. Cette procure était installée dans la salle à manger actuelle au premier étage, chaque confrère ayant  son petit bureau. Malheureusement, la mort du Père Collichet en 1973 marquera beaucoup les esprits.

En 1971, le Père Alfred Ropelewski, revenant de Côte d’Ivoire  remplace le Père Guégaden qui est nommé à Abomey. Le Frère Henri Fréneau est affecté dans la communauté pour l’entretien. Après 2 ans de présence, Il part pour un séjour  de 2 ans à Ein-Karem en Israël, mais reviendra  ensuite à Chaponost  pour deux ans, avant de partir à la Croix Valmer. Un autre décès aura marqué la communauté, c’est celui du Frère Antonin Balligand, notre jardinier infatigable, trouvé mort dans sa chambre, allongé tout habillé sur son lit, après  avoir fait sa toilette : il aura vécu dans la discrétion jusque dans sa mort.

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La fameuse cloche qui a rythmé la vie de la maison

En 1972, le Père Nicolas Mouterde  rejoint la communauté pour l’animation missionnaire. Il restera 2 ans avant de rejoindre sa mission de Gouandé au Bénin.

Après 3 ans comme responsable, le Père Ropelewski demande de rejoindre son diocèse et deviendra curé de St Beauzire, près de Clermont-Ferrand. Il est donc remplacé en 1974 par le Père Germain Flouret qui n’est pas très heureux à Chaponost, mais il y restera tout de même 3 ans. Chaque année, jusqu’à présent, il faut organiser les Journées d’Amitié au mois de mai, période où le climat atmosphérique n’est pas toujours très favorable. C’est pour lui un gros souci. Le Père Louis Gonon demande à la communauté de donner une chambre son frère Antoine qui a un fort penchant vers l’alcool. Ce dernier  est employé à  la blanchisserie Odin de Brindas et rend en même temps quelques petits services à la communauté.

En 1975, l’équipe a la joie d’accueillir les Pères Roger Poupart et Jean Lebrun pour l’animation missionnaire et le Père Vinet pour la Procure. Le Père Louis Gonon s’embarque pour le Bénin et son frère reste aux Cartières. La maison poursuit tranquillement  sa triple mission : contact avec les bienfaiteurs, animation missionnaire dans les paroisses, collèges et accueil des groupes de scouts et de catéchèse. En 1976, le Père Séraphin Vinet est nommé aumônier des Sœurs NDA à Pommiers. Il y restera jusqu’à sa mort le 18 janvier 1981. En 1976, après 8 ans de service à la procure et aux foires, le Père Ayoul se retire chez les Pères de St Jacques à Lampaul-Guimillau . En 1980, fatigué, il rejoint la maison de retraite de Montferrier où il décède en 1990.

En 1977, le Père Yves Blot vient remplacer le Père Germain Flouret comme responsable de la maison. Ce dernier est très heureux de retrouver son cher Bénin où il rejoint le Père Théophile Cogard sur le Lac de SoTshanhoué. Le Père Blot saura maintenir  le souffle missionnaire dans la maison,  en veillant à la qualité de l’accueil et en assurant d’excellentes relations avec le clergé local, spécialement avec le Père Bernard Pigeaud, curé de la paroisse de Chaponost. Le Père Joseph Morandeau vient remplacer le Père Jean Lebrun à l’animation missionnaire.

En 1978, le Père Louis Panis, assez fatigué, rejoint la communauté. Il avait lui-aussi de bonnes relations avec le curé de Chaponost, le Père Bernard Pigeaud qui lui demande de faire un peu de catéchèse aux enfants. Le  curé se demandait comment le Père Panis pouvait  avoir autant d’autorité sur des enfants réputés plutôt turbulents, jusqu’au jour où il s’aperçoit que le Père a le don de capter leur attention en leur racontant  des histoires sur l’Afrique, peut-être plus intéressantes que d’ennuyeuses leçons de catéchisme. Le Père Jules Lahargou vient renforcer l’équipe d’animation missionnaire, mais pour un an seulement. .

En 1980, la communauté est endeuillée  avec le départ rapide du Père Claude Dauvergne, décédé à la suite d’un accident de voiture à la gare de Chaponost, alors qu’il revenait de chez le dentiste. Un jeune conducteur lui avait fait une «  queue de poisson » l’obligeant à donner un coup de volant  qui le projeta  contre un mur. Le crâne fendu, il meurt sur place. Ce fut un moment bien triste pour la communauté et pour tous les confrères. Le Père Antoine Désiré Cailhoux  viendra le remplacer à la procure.

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Le patio après l’aménagement des Cartières

En 1981, le Père Roger Poupart est nommé à la Comptabilité du 150. Il sera remplacé par le Père Pierre Trichet sénior  qui restera comme comptable jusqu’en 1983 avant de partir à la Maison Régionale de Cotonou pour y rejoindre le Père Michel Loiret Régional.  Le Père Claude Vincent  sera animateur missionnaire durant une année ainsi que le  Père Jean-Dominique Chattot qui, lui, restera jusqu’en 1986.

En 1982, le Père Yves Blot, après 5 ans de fructueux services, quitte Chaponost et est nommé  à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Il est remplacé par  le Père Yves Bergeron.

En 1984, deux confrères viendront renforcer l’équipe : les Pères Michel Girardeau et Lucien Noury  qui sera économe de la maison durant un an avant de devenir supérieur de la maison de 1985 à 1986 pour remplacer le Père Bergeron qui part au Bénin. En 1985, le Père André Perrin est nommé à l’animation missionnaire.  En 1986, le Père Noury rejoindra la Côte d’Ivoire et le Père Chattot part à Bangui en Centrafrique  tandis que le Père Girardeau sera nommé à la Procure de Paris.

En 1986, le Père Yves Lagoutte remplace donc le Père Noury et devient responsable de la maison. Le Père Lagoutte ne peut plus supporter Antoine Gonon et demande à sa famille de le reprendre, ce qu’elle fit. Désormais sa famille lui loue  un appartement à Brindas, près de son travail à la blanchisserie Odin.

Le Père Louis Genevaux arrive pour l’animation missionnaire et  le Père Bernard Rauch pour l’économat. Le Père André Roux est nommé à la procure où il restera deux ans avant de partir en Côte d’Ivoire, à Séguéla, diocèse de Daloa.  Le Père Rauch acheta du nouveau matériel de cuisine dont la machine à laver la vaisselle qui existe encore à présent. Le Père Genevaux ne restera qu’une année pour partir ensuite en Côte d’Ivoire, curé de la paroisse Ste Thérèse de Man. Le Père Rauch le suivra l’année suivante  pour le Diocèse de Korhogo.

En 1988, le Père Jean-Baptiste  Audrain, le pilier de la Procure, meurt à Lyon et laissent les confrères désemparés. Heureusement  arrivent de nouveaux confrères. Le Père Jacques Sicard remplace le Père Rauch à l’économat. Le Pères Bernard Raymond remplace le Père Audrain à la procure et le Père Pierre Richaud est nommés à l’animation missionnaire où il y rejoint le Père André Perrin qui, tous deux,   continueront à susciter un esprit missionnaire dans les paroisses  de la Région et au-delà Région.

Voici d’ailleurs le témoignage de Pierre Richaud :  

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La Chapelle des Cartières, anciennement le réfectoire du séminaire

« Je suis arrivé à Chaponost à l’automne 1988. Il y avait Yves Lagoutte, supérieur, Jacques Sicard, économe, Frère Marcel, l’ancien, Jean-Baptiste Audrain, Louis Panis et Bernard Raymond à la procure, André Perrin et moi à l’animation missionnaire.

Avec André Perrin j’étais chargé de l’animation missionnaire. Nous étions ‘DIAM’ Délégués des Instituts à l’Animation Missionnaire. Nous travaillions en lien avec d’autres instituts missionnaires : Pères Blancs, Spiritains, Srs NDA, Srs MCSC, Srs Blanches, Srs Missionnaires de la Société de Marie (SMSM). Pour de grandes activités comme les semaines missionnaires, les Mep se joignaient à nous.

Chaque Diam était rattaché au suivi d’un diocèse. André Perrin accompagnait le diocèse de St Etienne et moi le diocèse de Lyon. Chacun était membre de la coopération missionnaire de son diocèse. Nous intervenions dans les paroisses, les collèges ou écoles primaires qui en faisaient la demande. Nous préparions la rencontre des missionnaires en congé ou journée inter-Eglises et toute activité missionnaire qui se faisait dans le diocèse. Il y avait aussi un groupe de jeunes que nous suivions qui était le Service Missionnaire des Jeunes (SMJ). 

Parfois nous organisions, à la demande d’un diocèse ou d’un groupe de paroisses, une semaine missionnaires. Nous restions 8 à 10 jours dans un secteur. Nous rassemblions les paroissiens par tranche d’âge ou par activité. Je me souviens avoir participé à des semaines à Carpentras, Evian, dans le Var sur des paroisses de la côte, St Martin-en-Haut et St Symphorien-sur-Coise, Ste Foy-Lès-Lyon et Francheville. 

La maison de Chaponost éditait la revue “Braises”. C’est André Perrin et moi-même qui la préparions avec une équipe de laïcs et de sœurs. »

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L’ancienne salle d’étude aménagée en salle d’animation

Le Père André Perrin est nommé au Bénin en 1990 et va rejoindre André Moriceau à Bohicon. Le Père Pierre Richaud le suit en 1992, mais pour le diocèse de Cotonou. C’est le Père François Moulin qui le remplace à l’animation missionnaire qui n’a déjà plus le même impact  dans les paroisses. François s’investit dans la catéchèse, spécialement à Vernaison  et il sera suivi en 1993 par Jean-Baptiste Corbineau.

Le conseil Provincial de l’époque commence à réfléchir sérieusement à l’avenir de Chaponost. En effet les vocations se font de plus en plus rares en France et on ne veut pas retirer de l’Afrique les quelques forces vives pour les engager dans une animation missionnaire qui n’a plus le même écho dans les diocèses qui, eux aussi, connaissent la crise des vocations et qui prennent conscience de plus en plus que notre pays devient un pays de mission.

Le Conseil Provincial avait même l’intention de vendre la propriété. Mais deux réactions se font entendre. D’abord celle du Diocèse de Lyon qui voyait une grande utilité de notre maison pour l’accueil des aumôneries paroissiales et des groupes de jeunes. Il y a eu ensuite la réaction très forte de la FLM (Fraternité Laïque Missionnaire en lien avec nous) dont le centre se trouvait à Lyon au 2 Rue Terme. Ses membres s’opposèrent unanimement à la vente de cette maison,  disant  qu’ils pouvaient très bien prendre en charge la gestion des Cartières  qui deviendraient aussi pour eux leur centre de rassemblement de la FLM,  un lieu de rencontres  et de réflexions.  Ils demandaient simplement un aumônier ou directeur spirituel qui se tiendrait auprès d’eux. D’après eux, cette maison pouvait avoir un rayonnement missionnaire auprès des jeunes mais aussi des adultes.

Le Conseil Provincial, après avoir reçu toutes ses réactions, a lancé l’idée de la restauration de cette maison en vue d’en faire une maison d’accueil selon les normes de sécurité exigées à l’époque. Les réactions ne se sont pas faites attendre, partagées entre celles des confrères qui étaient pour la vente et d’autres qui pensaient que ça valait le coup  d’essayer. Après mures réflexions et l’état de nos finances, le Conseil a décidé en 1992 d’entreprendre les travaux.

C’est le Père Michel Loiret, conseiller Provincial, qui sera chargé de surveiller les travaux durant l’année 93-94. Mais cela provoque des bouleversements. La Procure doit déménager au 150 Cours Gambetta. Tous les habitants de la maison doivent quitter les lieux. Le Père Lagoutte devient aumônier des Sœurs de Bethléem en Bretagne. Le Père François Moulin rejoint lui-aussi le 150 pour y continuer l’animation missionnaire comme DIAM (délégué inter-Institut à l’Animation Missionnaire).

Le Père Loiret se trouve devant un immense chantier. II est heureusement aidé par des membres de sa famille, par des architectes compétents et par les membres de la FLM dans la mesure de leurs disponibilités. Il faut renforcer certains planchers du 1er étage avec de grosses poutres en béton, transformer les dortoirs en chambres, aménager une chapelle à l’emplacement de l’ancien réfectoire, tapisser toutes les chambres  etc… L’ensemble des travaux s’achèveront en 1995 pour fournir au public 15 chambres et 6 dortoirs bien aménagés avec toilettes.

IV- MAISON D’ACCUEIL De 1994 à nos jours

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Les Cartières accueillent des groupes

Les travaux sont suffisamment avancés pour pouvoir ouvrir la maison officiellement en septembre 1994. Le Père Michel Loiret assure la transition en compagnie du Père Jean-Baptiste Corbineau et  d’une bonne équipe de la FLM composée de deux couples : Arnaud et Catherine Sourty qui occupent un appartement au 1er étage  et Pierre et Béatrice Ménard qui occupent celui du 2ème étage. La famille Sourty venait d’un long séjour à Gbonné en Côte d’Ivoire et la famillle Ménard arrivait du Bénin où ils avaient travaillé à dans la santé. Au départ, le Père Michel Loiret occupait une chambre au 1er étage. Plus tard,  Les Pères disposeront de  3 chambres au 1er étage, avec un espace assez réduit dans le couloir qui se trouve devant leurs chambres et qui leur servait à la fois de salle à manger et de salle de lecture.

Il y a encore pas mal de choses matérielles à mettre au point dans la maison. L’année 1994-1995 y sera consacrée. . Le Père Paul Le Goff est nommé économe. Une charte est établie entre les Missions Africaines et la FLM dont voici quelques extraits : « Nous, communauté FLM/SMA, nous désirons être une communauté d’échange et d’accueil, témoin de l’ouverture à l’universel, et de l’urgence d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus…,  mener une vie communautaire entre FLM/SMA pour nous permettre de mieux accueillir Dieu dans le partage et la prière…, être une communauté ouverte à l’étranger…, être une communauté ouverte au diocèse de Lyon, pour un éveil à la Mission à l’extérieur… ». La communauté est ouverte à tous,  mais donne la priorité aux groupes de catéchèse, d’aumônerie et aux scouts. La FLM s’engageait pour 10 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2005.

La petite maison est occupée en 1994 par des étudiants africains qui ont de la peine à trouver un logement sur la ville de Lyon. Mais, avec la difficulté des transports, ils ne resteront qu’une seule année. La maison servira bientôt à d’autres permanents.

En 1995, le Père Michel Loiret est nommé responsable de la maison pour un an. La maison est habilitée officiellement à recevoir des groupes qui arrivent assez nombreux dès cette première année d’existence. La communauté se construit par des temps d’échanges et de prières : eucharistie chaque matin et prière avec les enfants le mercredi soir.  Le Père Le Goff, toujours très chaleureux, maintient la bonne ambiance en confectionnant des fars bretons. C’est lui aussi qui tient la comptabilité, matière dans laquelle il semble moins compétent qu’en cuisine.

En 1996, le Père Michel Loiret a bien mérité de retrouver son cher Bénin et donne sa place au Père Jules Lahargou  qui ne restera qu’une année pour retrouver sa chère maison de Baudonne où il se sent plus à l’aise.  Le Père  Corbineau, accompagnateur de la FLM quitte lui aussi Chaponost pour se rendre au 150 Cours Gambetta. Mais il continuera à accompagner la FLM. Une cuisinière est engagée à mi-temps et sera remplacée en 2001.

En 1997, le Père Jacques Lalande assure l’intérim durant un an, en attendant l’arrivée d’un nouveau responsable. Le Père Le Roch part à Rezé pour une année sabbatique et  le Père Jean-Pierre Michaud revient rejoindre l’équipe pour un an seulement. C’est le Père Louis Gonon qui revient du Bénin, tout heureux de retrouver pour la troisième fois cette maison où il avait fait ses premières armes. Il s’occupera de l’économat et aura beaucoup de plaisir à faire les courses en compagnie de Catherine Sourty.

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Le Père Joseph Hardy avec les Sourty

En 1998, le Père Joseph Hardy est nommé responsable de la maison. Le couple Ménard quitte la maison pour un séjour de 4 ans de coopération dans le domaine de la santé  au Laos et est  remplacé par Théodore et Marie Noëlle Adoumbou qui font eux-aussi partie de la FLM ; ils occupent l’appartement du 2ème étage. Les groupes viennent  de plus en plus nombreux dans la maison : aumôneries, scouts, catéchèse, etc. Le travail ne manque pas pour accueillir tout ce monde. Un traiteur, Dominique de Craponne,  fournit les plats tout préparés qui sont réchauffés avant les repas,  ce qui soulage bien le service. Mais il faut s’occuper du ménage, de la vaisselle et de l’entretien de la maison.

En décembre 1999, une tempête s’abat sur la région et une partie des arbres du parc sont déracinés. Le Père Hardy fait alors appel à un de ses amis pour nettoyer la partie la plus abîmée et planter de nouveaux arbres. Une équipe de forestiers s’est alors constituée et  jusqu’à présent travaille bénévolement à l’entretien  la propriété.

Le Père Joseph Hardy se sentait un peu à l’étroit dans le couloir qui servait de salle à manger devant les chambres des Pères. Il eut l’heureuse idée de transformer la partie de la maison  qui actuellement sert de salle à manger et de détente pour  la communauté des Pères. Cela leur a permis d’avoir un peu plus d’intimité et un espace communautaire agréable.

En 2000, la famille Sourty laisse sa place au 1er étage à la famille  Jean et Anne Arnoux qui eux aussi font partie de la FLM. En  2001, le Père Louis Gonon, avec la permission du supérieur provincial, accueille une deuxième fois son frère Antoine au chômage et en grande difficulté. Antoine s’est plu et a progressivement recouvré la santé, grâce à la présence de son frère et à la bonne ambiance qui régnait dans la maison ; très discret, il a rendu de précieux services dans la maison : entretien, parterres de fleurs, poulailler, poubelles etc., si bien qu’il y est resté jusqu’en 2009 où il est tombé gravement malade. Il meurt  deux mois après le décès de son frère Louis le 12 mai 2009, après avoir reçu en pleine lucidité le sacrement des malades. Sa mort a beaucoup marqué la communauté.

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Le tabernacle de la Chapelle

La même année arrive le Père Michel Iriquin qui donnera un soin particulier à l’environnement, avec la création d’un parterre devant la maison et l’ouverture d’un  poulailler avec des poules basques. Malheureusement, quelques années plus tard, le renard en profita largement. Madame Sow est embauchée pour faire le ménage et sera présente jusqu’en 2014. Le Père Iriquin sera économe de la maison jusqu’en 2002 pour rejoindre ensuite  le Bénin.

Le Père Joseph Hardy, après avoir bien aménagé la maison, laisse sa place au Père Yvon Crusson qui va dépenser toute son énergie durant 3 ans pour animer la communauté. Mais en 2001, la famille Adoumbou quitte la communauté. Le principal problème pour les couples se pose avec les enfants qui grandissent et qui, se trouvant un peu à l’étroit,  aimeraient bien avoir un plus de liens avec d’autres enfants de leur âge.

Une nouvelle cuisinière, Mme Garnier des  Garrets d’Ars,  native précisément d’Ars sur Formans, est arrivée le 1er mars 2001 et, à ce jour, toujours fidèle à son poste.

En 2002, le Père Bernard Guillard vient remplacer le Père Michel Iriquin. Il continua de s’occuper de l’environnement, de l’économat de la communauté des Pères et il intervenait aux classes découvertes pour faire découvrir aux enfants les goûts et saveurs de l’Afrique. En effet, des classes découvertes sont offertes aux établissements scolaires pour faire connaître  l’Afrique aux élèves avec plusieurs modules : percussions, contes, peintures, danses, vie quotidienne et goût et saveur.

Après le départ de la famille Adoumbou, la FLM propose à la communauté le Couple Rosier qui assurera un intérim d’une année et donneront leur place en 2002 à Hervé et Nathalie Gonon, neveu et nièce du Père Louis Gonon, qui resteront jusqu’en 2005. La famille Gonon était un couple très dynamique, bien préparé pour l’animation de groupes. Hervé a apporté beaucoup aux classes découvertes sur l’Afrique. Nathalie s’est montrée excellente gestionnaire.

En 2003, le Père Yvon Crusson part pour le Niger et  c’est le Père Alain Béal  qui le remplace durant deux ans, en attendant l’arrivée en 2005 du Père Joseph André qui vient de Berbérati en Centrafrique. En septembre 2004 le Père François Fénéon quitte le 150 Cours Gambetta pour venir s’installer à Chaponost. Comme il n’y a plus de place dans l’appartement des Pères au 1er étage, il prend  la chambre 201 du 2ème étage et peut ainsi dominer la situation avec 3 fenêtres qui donnent sur le parc.

Hervé et Nathalie Gonon, neveu et nièce du Père Louis Gonon, ont été remplacés en 2005 par un couple aussi dynamique et agréable : Loïc et Hélène Dufermont , membres de la FLM, qui venait d’un séjour de coopération au Ghana, à Buduburam, dans le  centre sanitaire pour les Réfugiés du Libéria. Leur présence a ainsi permis de prolonger de 3 ans notre engagement avec la FLM qui devait se terminer en 2005. Hélène s’occupait de l’inscription des groupes et de la comptabilité. Loïc, tout en travaillant en tant que médecin au Centre médical Sévigné, participait aux activités de la maison.

En 2006 arrivent deux couples : Fred et Imelda Marailhac, ancien coopérant au Ghana et Frank et Clémence Bettendorf, membres de la FLM ; ils occupent le 2ème étage de la maison.  Clémence a beaucoup travaillé pour la liturgie, en confectionnant des fiches, réunies dans 3 gros classeurs qu’on utilise encore aujourd’hui. Frank travaillait comme instituteur auprès des enfants des gens du Voyage. Ils avaient 4 enfants dont deux enfants éthiopiens adoptés. Fred  et Imelda occupent la petite maison.

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La Fraternité laïque Missionnaire, renouvellement du serment

Le Père Louis Gonon, déjà très fatigué, au mois de juillet 2006, fête ses 50 ans de sacerdoce, entouré de toute sa famille  et quitte la maison au mois d’août 2006 pour se rendre à la maison de retraite de Montferrier où il meurt au mois de mars 2009. Le Père Louis Gonon aura beaucoup marqué la vie de cette maison.

Des circonstances ont voulu que les deux familles Dufermont et Bettendorf quittent la maison en 2008.

La famille Marailhac restait seule sur place et, avec bonne humeur car Fred aimait bien rire, participait du mieux possible aux activités de la maison. La FLM, toujours très vigilante,  a tout fait pour trouver une nouvelle équipe pour remplacer ceux qui venaient de partir. Il s’agit de Pascal Adoumbou, fils de Théo et Maryno, Benoît Dubu et Clotilde Jenoudet. C’était un groupe d’amis fort sympathiques. Ils logent au 1er étage à la place de la famille Dufermont.  La communauté était contente d’accueillir cet apport de jeunesse, très versé dans la musique, puisqu’au moins deux, Pascal et Benoît étaient aux études au Conservatoire de musique. Même s’ils n’étaient pas de grands mystiques, ils étaient très chaleureux dans leurs rapports avec les autres membres de la communauté et ils rendaient  de précieux services dans l’animation de la maison.

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Autre point de vue de la chapelle

En 2009, Clotilde était remplacée par Marlène Deleigue, amie de Pascal. En 2011, l’équipe des jeunes est obligée de laisser l’appartement du 1er étage pour occuper la petite maison laissée par le couple Marailhac qui nous a quittés en 2010. Le premier étage fut occupé par des nouveaux arrivants proposés par la FLM, Laurent et Yoanne Dadat. Laurent était animateur religieux au Collège Bellevue.  En 2012, Benoît Dubu préféra se retirer et rejoindre son amie Marie au conservatoire de musique de Genève. Le 2ème étage était déjà occupé depuis 2009 par Bertrand et Caroline Marmond qui venaient de se marier, mais ils quittèrent la maison au cours de l’année 2010. L’avenir de la maison devenait de plus en plus préoccupant et il y eut de fortes discussions tant à la FLM qu’au sein de la communauté. Mais l’Esprit-Saint ne nous  a pas laissé tomber.

En effet, 2010 est une année marquante. Dans la maison eut lieu le chapitre Générale des Sœurs Catéchistes du Sacré-Cœur. Conscientes des liens spirituels qui existent depuis leur fondation avec les Missions Africaines, elles ont accepté de mettre une équipe à la disposition de la Maison des Cartières. Inutiles de vous décrire la joie des Pères en apprenant la nouvelle. Le 21 septembre 2010, elles s’installent au 2ème étage.  Il s’agit de Sœur Clara, responsable, Sœur Krystyna, Polonaise et Sœur Brigitte, Togolaise. Même si au bout d’un an Sœur Krystyna  part pour une autre mission en Afrique, sœur Ywona, Polonaise elle-aussi, la remplace. Comme cette maison est habituée à la valse du personnel, Sœur Ywona quitte la maison pour être remplacée immédiatement par Sœur Thérèse. Un an plus tard, Sœur Chantal remplace Sr Brigitte rappelée par la Supérieure Générale.

En 2010, c’est aussi l’arrivée du Père Laurent Oré,  SMA originaire du Togo, appelé à devenir responsable de la maison pour remplacer le Père Joseph André très fatigué. Ce dernier prendra tout son temps pour mettre le Père Laurent au courant de la gestion de la maison. En 2011, après un tuilage d’une année avec le Père André, le Père Oré prend donc la responsabilité de la maison. Malheureusement, à l’Assemblée Provinciale de 2014, il est élu conseiller Provincial.

Il laisse donc sa place au Père  Yvon Crusson qui nous arrive du Conseil Provincial sortant et qui a déjà été responsable de cette maison de 2000 à 2003. Connaissant la maison, il a eu vite fait de prendre les choses en main avec toute la compétence et la vitalité que tout le monde connait.

La même année 2011, le Père Michel Guichard vient renforcer la communauté. Il n’y vient pas avec un grand enthousiasme surtout lorsqu’il apprend qu’il doit remplacer à l’économat le Père Bernard Guillard qui est affecté à  la Rue Crépeau à Nantes. Mais, comme il est bon, il s’y met sans trop rouspéter et au fil des années ne se trouve pas plus mal ici qu’ailleurs. De plus, il est nommé prêtre accompagnateur de la FLM, dont il avait bien connu certains membres lorsqu’il était à la Rue Terme. Sa santé qui lui avait causé de gros soucis auparavant semble s’être bien améliorée dans la saine ambiance de Chaponost. C’est vrai que l’équipe est très fraternelle.

L’année 2014 sera marquée par l’annonce du prochain départ de Pascal et Marlène. Un peu plus tard, nous apprenions aussi celui de Laurent  et Yoanne Dadat. La FLM a cherché à les remplacer au plus vite. La Providence a fait que la recherche ne fut pas trop longue puisqu’elle a opté  pour deux couples très motivés pour la Mission. Il s’agit  de la famille Eric et Hélène Perrodon avec leurs 3 enfants en bas âge, Eric étant informaticien à RCF et Hélène, infirmière, mais en congé matrimonial pour un an. Hélène donne un bon coup de main à Sœur Clara pour la gestion de l’accueil.  L’autre couple est celui de Vivien et Laure Laplane, sans enfant,  Vivien étant éducateur spécialisé et Laure orthophoniste, tous deux en congé pour un certain temps, ce qui leur permet d’être plus disponible pour la marche de la maison.

En avril 2015, nous avons une très agréable surprise avec l’arrivée dans l’équipe des Pères du Père Séraphin Kiosi qui nous vient du Congo démocratique, avec une longue expérience missionnaire en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Congo. Le diocèse de Lyon ayant quelques difficultés pour remplacer les Pères Antonins à la paroisse de Chaponost, sollicite notre communauté. Il est décidé que le Père Séraphin Kiosi donnera une mi-temps à la paroisse, ce qu’il accepte facilement. L’autre mi-temps sera consacrée  au service de la communauté des Cartières.

Au mois d’août, les nouvelles familles s’installent dans leur appartement respectif, le couple Laplane dans la petite maison et la famille Perrodon au 1er étage de la grande maison.  Tout se passe à merveille avec tous ces nouveaux-arrivants, qui font part de beaucoup de gentillesse et de dynamisme. Ils vont certainement apporter  un nouveau souffle aux Cartières.

Quelques remarques : vous avez pu constater le nombre important de Pères qui sont passés dans cette maison (84 si nous avons  bien compté). Si les confrères se sont succédés assez rapidement, ce n’est pas parce qu’ils ne plaisaient pas dans la maison, mais parce que c’était la politique des responsables de  la Province qui ne voulaient pas maintenir les confrères trop longtemps dans un poste  en France au détriment du service en Afrique.  C’est aussi la raison pour laquelle certains, après avoir vécu un temps aux Cartières, y revenaient après un séjour  en Afrique.

Nous remercions d’une manière toute spéciale notre archiviste provincial, le Père Bernard Favier qui nous a fourni beaucoup de renseignements concernant les confrères passés dans cette maison. Un grand merci également à tous ceux qui ont accepté d’apporter leur témoignage.