Le 13 juin, journée d’écoute

leverdujour

Après avoir entendu les informations sur l’Assemblée Générale, chacun des délégués a été invité à faire une brève intervention sur son analyse de la situation actuelle et sa vision d’avenir.

Tous ont été remarquablement réalistes et ne se sont pas partis dans de belles envolées lyriques mais ont fait des propositions sur l’avenir qui seront autant de pistes à explorer au cours de cette Assemblée. Après chaque intervention, l’animateur a laissé du temps pour poser des questions d’éclaircissement sur tel ou tel point. Cette journée a été remarquable quant à l’écoute.

Voici quelques analyses et perspectives glanées ça et là au cours de la journée :

Concernant notre présence en Afrique
– L’âge est là, avec ses problèmes de santé. Pour les confrères de la Province qui travaillent dans notre région, ce sera probablement dans ces six années qui viennent, la cause principale des retours en France !!! Et cela peut venir d’un jour à l’autre, même si certains s’estiment en très bonne santé à l’heure actuelle.
– Une page est en train de se tourner de notre présence en Côte d’Ivoire. Désormais, l’avenir appartient aux confrères des jeunes entités. Notre mission à nous est de les accompagner non pas vers une “prise de pouvoir” mais vers une prise de service pour que, fidèles à l’esprit insufflé par le fondateur et forts de leurs propres valeurs, ils poursuivent la mission entamée en Côte d’Ivoire il y a cent dix huit ans.

– En fin de compte, je suis heureux de cette mission de “passage” ou transmission et je vois qu’elle peut nous aider à faire que la SMA reste vraiment une société missionnaire.
– Nous sommes faibles et fragiles, mais nous souhaitons que la SMA, la Province SMA de Lyon puisse continuer à offrir, autant qu’elle le peut, ses pauvres dons pour cette mission.

– L’Esprit Saint nous a été donné pour que nous allions de l’avant, si nous osons.

Continuons à édifier une SMA qui est un foyer où tous seront chez eux, où nous serons guéris de nos différences dont parfois nous souffrons. À nous de trouver une nouvelle façon de parler ensemble, de construire ensemble avec ce qui a été notre histoire et l’histoire nouvelle que nous voulons construire dans la foi.

Pour la Province de Lyon pour les dix ans à venir ? Cela exige :
– une définition “des besoins vitaux en personnel pour l’administration et pour un ou des projets missionnaires”, projets à définir, pour maintenir en France une présence sma dans ce qui est actuellement la Province de Lyon pour un terme assez long.

– une définition plus précise des lieux où l’administration et ce/ces projets missionnaires seront situés.

– une prévision de ce que la Province de Lyon peut elle-même fournir en personnel pour la pérennité de cette administration et de ce/ces projets missionnaires en France en visant 10 à 15 ans. Cela inclut membres sma et laïcs, bénévoles et salariés.

– une concertation avec le supérieur général et son Conseil, pour voir si et où du personnel peut être trouvé au niveau de la SMA dans son ensemble pour répondre à ces besoins vitaux. Après 10 ans, il est prévisible que la Province de Lyon ne fournira qu’un minimum de membres sma pour cela. Il s’agit donc de commencer dès maintenant à prévoir comment rendre stable et durable cette présence sma en France.

Il faut nous réapproprier nos choix stratégiques. Il faut réinstaller autour d’eux un dialogue entre nous, une réflexion partagée, un débat, au niveau de la Province tout entière. Il faut enfin élaborer ces choix d’une manière rigoureuse, comme le demande l’Assemblée générale, en direction d’abord de notre mission spécifique, pour les faire légitimer par la SMA internationale si l’on veut qu’elle les appuie en personnel motivé, qualifié et prêt à durer.

Nous avons le devoir de bien gérer et utiliser les dons qui nous sont faits, car ce sont les dons des pauvres. Nous savons que la plupart des dons proviennent de petites gens, souvent des retraités qui ont peu de moyens mais qui partagent avec plaisir et de bon cœur. Nous avons le devoir, parce que nous dépendons de la générosité des donateurs, d’être très justes dans l’utilisation de nos biens, d’être transparents, de ne pas gaspiller, d’éviter toute vie « au-dessus de nos moyens ».

nous pouvons dire que chez les délégués, il n’y a pas de pessimisme mais du courage à regarder la réalité en face et une grande confiance en la force de l’Esprit pour que la mission d’annonce de la Bonne Nouvelle auprès des plus abandonnée se poursuive.

Propos recueillis par Gérard Sagnol, délégué