Le Dispensaire de Tové et la redécouverte des Sœurs Canossiennes

Le lundi 21 mars, à la fin de la messe, j’ai aperçu le Père Wisdom qui causait dans la cour avec le Père Jérôme. Il était venu assister à la messe avec nous, mais il a trouvé la porte fermée. Nous avons pris le petit déjeuner ensemble, puis nous sommes partis visiter le nouveau dispensaire, construit par la Province SMA du Togo, situé dans une zone périphérique et rurale de Lomé. Les religieuses Canossiennes habitent le même quartier, et il y a aussi l’église où nous avions célébré, le samedi 19 mars, les obsèques de la mère et de l’oncle du Père Julien Esse, sma. L’Église paroissiale est dédiée à la fondatrice des Sœurs, Madeleine de Canossa. 

Je commence à comprendre et les souvenirs refont surface. En 2005, il y avait une petite chapelle avec des nattes. Puis la route a été goudronnée, et les gens s’y sont installés et l’église a été construite. C’est aujourd’hui un nouveau quartier résidentiel en plein essor. J’avais été dans cette zone, dans le Centre des Canossiennes, pour une rencontre avec tout le personnel missionnaire italien présent au Togo, rencontre organisée par les Œuvres pontificales. C’était en 2005. A l’époque nous étions en pleine brousse, au milieu des bois. Maintenant tout a changé et le quartier est méconnaissable. En fait, je ne me suis pas retrouvé. Peu à peu j’ai commencé à par comprendre.

Nous nous sommes garés dans une clairière et avons marché vers le dispensaire. J’essaie de dire bonjour en kotokoli et… ils répondent. Ils commencent à sourire. Ils avaient vu mon tricot ou, en gros caractères, on peut lire : Dispensaire de Kolowaré. La famille est originaire de Tchamba, une petite ville à une quinzaine de kilomètres de Kolowaré. Nous avons commencé à parler et à plaisanter en kotokoli.

Le dispensaire est situé dans la zone périphérique et rurale de Lomé. Les gros œuvres sont achevés. Il manque les finitions : l’électricité, le crépissage, le mobilier et l’équipement, puis le personnel. Je crois qu’on a déjà trouvé la sœur responsable du Centre, une sœur de Notre-Dame des Apôtres, puis un laborantin, et un paramédical. Un forage a été fait et de l’eau a été trouvée. Un tuyau fait surface en attente des raccordements et installations : pompe immergée et pose du réservoir aérien.

Au retour nous sommes passés saluer les Sœurs Canossiennes. Sœur Rose est la nouvelle responsable au Togo. Une rencontre riche, profonde et éclairante. Accueil chaleureux et fraternel. Elle est prête à nous donner un coup de main pour le dispensaire, à nous aider à trouver du personnel, et peut-être un médecin. Elle est du lieu et connaît beaucoup de gens. Nous avons découvert qu’elle est originaire de Bè où se trouve notre séminaire SMA.

Les Sœurs Canossiennes au Togo sont nombreuses. Elles ont un noviciat avec 14 filles, et un postulat avec 4 filles. Sœur Rose nous a donné des conseils très sages et appropriés. Elle a suggéré de ne pas faire des choses trop grandes qui peuvent mal tourner, comme cela s’est produit dans le passé avec d’autres structures pour lesquelles des capitaux ont été investis puis perdus.

Nous avons parlé du problème d’eau de leur communauté de Sotoboua dans le diocèse de Sokodé. Le forage a été un fiasco. Je suis au courant car j’étais sur place avec Iroko, l’entrepreneur, pour vérifier. L’eau a été trouvée, mais imbuvable. Les religieuses n’ont même pas l’eau de la ville, cette dernière n’arrive pas chez elles. Le puits avait été construit avec l’aide du Novara Center, mais il n’y avait pas d’eau… bonne à boire et… pas même pour arroser. Une des religieuses nous disait : quand on arrose avec cette eau, même les fleurs et les herbes meurent. Les religieuses doivent aller chercher l’eau avec des bidons.

Les Sœurs songent à rénover « l’université », œuvre ainsi appelée par notre Père Perrin décédé en 2016 après 64 ans passés au Togo non loin du sanctuaire marial, mais les bâtiments sont en brousse et les gens volent tout, même les Nacos, les lames de verre des fenêtres. Les Sœurs pensent à une présence stable sur les lieux.
Nous avons découvert que Sœur Rose a des liens de parenté particuliers avec le Père Wisdom (sur la photo en début d’article avec moi et Sœur Rose) et aussi avec le Père Odilon. Avant de partir, nous avons pris quelques photos. Les contacts doivent continuer.

P. Silvano Galli, smaLomé le 30 Mars 2022