Mes frères et sœurs, en ce mois de mars dédié à saint Joseph, soyez dans la joie, la confiance et la Paix.
Dans toutes situations délicates, les remèdes humains sont nécessaires mais insuffisants, et la sagesse est de persévérer en nous mettant à l’école de Dieu. C’est le recours le plus prudent pour vivre dans un chemin de guérison, de liberté et de joie intérieure.
Souvent l’Église a recommandé la prière pour que la santé soit rétablie. Ces derniers mois, notre pape François ne nous a donné aucune consigne particulière pour ces épreuves de santé qui nous touchent tous. Par contre, il crée la surprise en annonçant une année spécialement dédiée à Saint Joseph pour le 150ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme saint patron de l’Église universelle et il a publié cette lettre apostolique sur saint Joseph nommée « Patris Corde ».
Nous supportons avec patience ce temps que nous vivons. Il n’est pas moins sans risque comme ceux du passé. Dans notre histoire chrétienne, l’enfant Jésus, notre Sauveur lui-même, a failli perdre la vie car le roi Hérode a voulu le faire périr. L’histoire du Salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18)…
En recourant à saint Joseph au cœur de père, on apprend de lui à vivre dans l’Espérance. J’ose fraternellement vous partager cette petite méditation pour recourir plus aisément à son cœur aimant.
Dès sa conception, saint Joseph a été selon Saint Jean Paul II, comme le transparent du Père. Il a eu un lien particulier avec le Père… Freud, à tort, décrit vers 6 mois la conscience humaine à partir de l’instinct sexuel. En vérité pour tous, notre conscience existe dès le premier instant de notre vie : Alors que nous ne sommes qu’une petite cellule avec son âme spirituelle directement créée par Dieu et donc créée dans l’Amour, nous sommes marqués pour toujours par le sceau de la Charité dans ce but et cette attraction pour un bonheur éternel. Pour nous, cette conscience est en partie voilée mais chacun recherche plus ou moins consciemment le sein du Père et nous y parviendrons définitivement aux noces éternelles.
Pour saint Joseph, il y a eu nécessairement une action spécifique de l’Esprit- Saint car, comme y fait aussi allusion le pape François dans sa lettre pastorale, saint Joseph est comme l’ombre du Père. Cela a plusieurs conséquences : Saint Joseph a une vie intérieure profonde, il se sent aimé et il aime en retour.
Il est silencieux car le propre de celui qui se sent aimé, c’est d’être en paix et à l’écoute de celui qui l’aime. C’est pourquoi il sera si réceptif à toujours faire la Volonté du Père. Mais chez lui il y a plus : il est comme imprégné de la présence du Père. Le Père veille sur lui, le Père lui attribue des qualités en vue de sa paternité putative qu’il devra assumer pour le Fils. Son silence n’est pas triste ; c’est un silence amoureux car son cœur est dilaté par la présence du Père. Saint Joseph est souriant et rayonnant grâce à cette présence aimante qui le garde dans l’humilité.
Il ne cherche pas à être vu, ni à attirer l’attention pour être aimé. Il est aimé par le Père. C’est ce qui alimente sa confiance. C’est aussi ce qui fait sa force intérieure. Cela le détermine pour être toujours bienveillant dans un souci premier de servir et d’aimer. Sa force intérieure lui permet en toutes choses de demeurer fidèle et les tentations qu’il a pu avoir comme le doute ou l’inquiétude ne l’ont pas déstabilisé ; au contraire, elles ont affiné en lui cette capacité, en s’appuyant aussi sur la Thora, à réagir en fonction de ce qui est le plus juste.
Saint Joseph est discret car tout est tendu chez lui vers l’accueil de l’autre.
C’est sa principale qualité. Il est tout accueil dans cette même tendresse que le Père.
Saint Joseph a aussi été choisi par le Père pour être le fiancé de Marie. Il lui est assorti, de la même génération, beau, contemplatif et au cœur doux et humble. La deuxième qualité de son cœur, c’est son cœur d’époux. Il est amoureux de Marie. Cet amour est réciproque et harmonieux. Ce qui noue leur amour dans un profond secret : s’être consacrés ensemble pour l’accueil du Sauveur qu’ils attendent sans savoir à ce moment-là qu’ils sont choisis pour en être les parents.
Saint Joseph est comme un missionnaire, pour nous permettre d’accueillir Jésus. Il ne me reste qu’à demander à saint Joseph la grâce des grâces : notre fidélité missionnaire.
P. Joseph Prévost