Au bord du fleuve Niger

Voici conté, une ballade au bord du fleuve Niger par notre correspondante à Niamey.

j’ai profité du ciel gris et de la température clémente pour aller me balader du côté du fleuve. J’ai garé la voiture dans un petit quartier populaire en bordure de Niamey. J’ai alors croisé une jeune femme, Adjara, accompagnée d’une bande d’enfants. Après les salutations d’usage en Djerma (et la famille ? et la santé ? et le travail ?) elle m’a demandé ce que je faisais, je lui ai dit que je profitais de la fraîcheur pour me promener, que je voulais aller voir le fleuve, « ah, très bien, on y va ». J’ai donc suivi la petite troupe. Adjara portait une grande bassine jaune remplie de vêtements, les enfants portaient des plateaux, marmites et autres ustensiles de cuisines. Nous avons contourné les marécages couverts de nénuphars blancs et traversé de grandes étendues d’argile craquelé, recouvertes par le fleuve à la fin de la saison des pluies. Nous étions parfois obligés de nous déchausser pour traverser des passages boueux piétinés par des centaines de sabots de vaches, chèvres et moutons.

Après vingt bonnes minutes de marche nous sommes enfin arrivés au fleuve, bordé, en cette saison, de grandes étendues de sable et d’une frange d’herbe tendre. Des hommes étaient occupés à fabriquer des briques d’argiles, quelques femmes et enfants étaient dans le fleuve, lavant la vaisselle, frappant le linge moussant sur de grandes pierres plates, les petits s’amusaient sur la berge, à jeter des cailloux dans l’eau, les pirogues allaient et venaient sur les eaux du fleuve. Je me suis installée dans l’herbe, un peu à l’écart, observant ce petit monde, un peu intimidé pendant quelques minutes mais qui, très vite, a oublié ma présence. Un moment apaisant, troublé un instant par la venue d’une charrette tirée par deux ânes en furies lancé au grand galop sur le chemin cahoteux par deux adolescents hilares, qui ont bien failli passer par-dessus bord. Après un bon moment, j’ai remercié Adjara