1930-2017
Charles est né le 31 janvier 1930 à Bressoux (Belgique), diocèse de Liège et baptisé le 6 février 1930. Sa maman est décédée le 30 janvier 1933 d’une angine diphtérique. Son papa, adjudant à la retraite, s’est remarié. Il avait deux frères et trois sœurs. Il fait ses études primaires à l’école des Frères de Saint-André, à Liège et rentre au petit séminaire d’ Ave en septembre 1942. Il fait son premier serment le 25/07/1950 et est ordonné prêtre le 12/02/1954.
Ses missions
Mission au Zaïre 1954 – 1992
Charles est affecté au Zaïre (République Démocratique du Congo), dans le diocèse de Kikwit, l’année de son ordination ; il y occupera un grand nombre de postes, tantôt curé, tantôt vicaire, parfois même enseignant.
1977-1987 – Kikwit – en paroisse et régional
En 1987, il a des ennuis de santé pour lesquels il est hospitalisé pendant trois semaines à Kingandu et finalement il rentre en Belgique en novembre pour se faire soigner.
Il est heureux de pouvoir repartir le 10 janvier 1988, en compagnie de Jean-Marie Lamotte.
1987-1992 – Kimbongo – et année sabbatique au Canada et à Bruxelles (1989-1990)
Il part au Canada en septembre 1989 et, dans sa lettre du 22 septembre 1989, il parle de l’Institut pastoral de Montréal où il prend des cours à la carte. Il loge chez nos confrères de Montréal et envisage de passer de longs moments à la bibliothèque pour consulter les livres qui lui sont recommandés par ses professeurs. Il se dit dérouté par l’accent canadien.
Il arrive de nouveau au Congo le 9 mai 1990. Sa lettre fait état des tensions qui existent dans le pays dans le monde universitaire.
Le 13 juin 1991, il est averti qu’il aura à prendre la responsabilité du musée en septembre 1992, le responsable précédant, Alain Derbier, quittant en juillet 1991. Pendant le temps vide (entre juillet 1991 et septembre 1992), c’est le supérieur du 150, Jules Lahargou, qui sera responsable du musée.
1992-1997 – Lyon, 150 – Responsable du musée
Sa nomination pour le musée date du 8 juillet 1992 avec le détail de tous les aspects que comporte cette nomination : participation à la vie ordinaire de la communauté du 150, union entre le musée et la communauté, aspect ethnologique, accueil des groupes, animation missionnaire, lien avec le responsable de la bibliothèque, lien avec le supérieur de la maison…
Le 8 mai 1996, il est reconduit pour trois ans comme responsable du musée. Il lui est demandé de collaborer avec Jean Corbineau, Georges Fonteneau étant nommé à l’accueil.
Mais en 1997, à la demande de Jean Evrard qui ne pouvait plus assurer la responsabilité de la procure de Bruxelles, le Conseil provincial lui demande d’accepter ce poste et donc de quitter le musée un an la fin de son second mandat.
La Belgique 1998-2012.
Il restera à Bruxelles, à la Procure jusqu’en 2006. A la fermeture de celle-ci, il va partir dans le diocèse de Namur seconder le Père Louis Mahy à Chanly et Ave. A la mort de celui-ci, il le remplacera tant que sa santé le lui permettra, c’est-à-dire jusqu’en 2012.
Le Père Charles Sanders se retire alors à la maison de retraite de Montferrier où il est décédé le 1° octobre 2017
Extraits de l’homélie aux funérailles de Charles Sanders
Quand on regarde le parcours missionnaire de notre frère Charles on est étonné et admiratif par la variété des ministères qu’il a exercée pendant 38ans au Congo Démocratique comme Enseignant, Vicaire, Curé, Régional et pendant 20 ans en Europe, en paroisse en Belgique, au Musée africain de Lyon ou à la procure de Bruxelles.
J’ai retenu particulièrement un ministère qu’il a exercé dans la région de Kahemba et que l’on qualifie d’itinérant. C’est un ministère qui exigeait qu’il parte pour plusieurs semaines et même des mois rejoindre ceux qui étaient confiés à sa bienveillance pastorale. C’est pour cette raison que j’ai choisi l’Evangile que nous venons de lire dans St Matthieu au Chapitre 8 et qui me permet de pressentir la manière dont Charles a exercé son apostolat.
Itinérant. Le mot s’emploie depuis le Moyen Age pour désigner, d’après google, un clerc qui va de ville en ville prêcher l’Evangile. Aller de village en village c’est bien l’exigence primordiale d’une vie apostolique à la suite du Christ qui parcourait tout le pays.
Jésus dans ces villages s’est adressé ou s’est disposé à accueillir en priorité les plus vulnérables. Arrivé dans les villages, Charles visitait d’abord les anciens et tout spécialement les vieilles personnes parce qu’elles étaient les plus fragiles.
Cette attention bienveillante, il la puisait certainement à l’école de son Maître qui abaisse les puissants et élève les humbles.
Le scribe qui faisait route avec Jésus disait « je te suivrai partout où tu iras ». Cette disponibilité qui fit l’admiration de Jésus fut aussi celle de Charles qui est allé spontanément, sans résistance, librement là où ses responsables pensaient qu’il répondrait au mieux aux besoins de la mission.
Au temps des troubles politiques au Zaïre de l’époque il avait même proposé aux responsables d’aller en Zambie pour continuer la Mission.
Charles a eu ce courage d’être prêt à tout et pour tout car il lui semblait que partout on peut être entièrement à Jésus et à sa mission…
Suivre Jésus, c’est suivre un compagnon de route, sans domicile fixe. Ce nomadisme de Jésus a d’une certaine manière façonné Charles sur manière d’être missionnaire. Il a voulu aller partout annoncer le Royaume, à mains nues, avec un cœur libéré sachant qu’il était inutile de construire des refuges, des nids ou des terriers parce que l’amour de Dieu est donné à tous à la volée…
Aujourd’hui c’est au soleil de Dieu qu’il se réchauffe et qu’il s’illumine. Pendant sa vie missionnaire il s’est laissé transformer par l’Esprit de Celui qui l’avait choisi pour sa mission. Qu’il se repose aujourd’hui dans l’éternité de Dieu comme l’itinérant le fait arrivant au bout de la route. Amen.
+ Michel Cartatéguy