Le parcours de Djery Kpakpalikpa : une recherche d’identité
Né à Abidjan (Côte d’Ivoire) de parents togolais, en 1987, j’ai exercé le métier de libraire et d’animateur socio-culturel en France et en Roumanie (Service Civique). J’ai obtenu mon BEP métier du livre en 2011 à Paris. Je me nomme DJERY Kpakpalikpa Djiwa, du village nitché d’Alibi (Togo). Après des années de vie en Occident, j’ai décidé de revenir vivre en Afrique, dans le village d’origine de mes parents. Deux raisons, entre autres, peuvent expliquer cette décision.
Les raisons du retour
Toutes ces raisons se situent au niveau des luttes du continent et à mon humble avis, s’imposent ou s’imposeront aux africains. Des deux raisons il y en a une première apparente : le désir de promouvoir le livre comme outil d’apprentissage et de loisir. Une bonne éducation, ainsi qu’une bonne culture générale, contribueront à améliorer l’état de notre continent en général, de la communauté rurale en particulier. Je suis convaincu que cette idée reste aujourd’hui plus que jamais fondamentale pour nous. Pour résister aux modes et aux rumeurs, il faut un regard critique, une liberté de penser… tout cela se construit. Une évidence qui est l’un des nombreux défis à relever ici. Il y a une deuxième raison plus profonde qui me motive. Ce retour aux origines est une quête identitaire, une occasion de voir, découvrir, connaître les us et coutumes. Du fait de l’occidentalisation à outrance de nos sociétés, des pans de tout ce qui touche à l’âme de nos peuples sont menacés de disparaître… Est-ce à dire que tout ce travail minutieux, qui est l’apport de l’Afrique à la culture mondiale, doit être nié, discrédité, tenu pour négligeable ? A qui la faute ?
Redécouvrir les racines
Je me dois de revendiquer mon histoire, mon passé, ma culture, et surtout ma religion : c’est un besoin et un devoir qui viennent de cette conscience en moi que seule la connaissance, la redécouverte de mon passé historique, la décolonisation de mon univers culturel… reste la démarche nécessaire à ma renaissance en tant que être totalement humain. A l’heure du bilan, l’africain occidentalisé, que je suis, ne cesse de découvrir en quoi les cultures importées s’avèrent des de freins à l’épanouissement du continent, de ses cultures et traditions authentiques.
Mon projet
A travers mon projet de vie, je n’ai d’autres buts que :
- Faire prendre conscience et connaissance de notre passé, de nos cultures, que nous devons tous d’assumer tels qu’ils furent.
- Faire découvrir la beauté de la vie en Afrique en général, en milieu rural en particulier. Et d’alerter les multiples dangers qui menacent aujourd’hui nos communautés.
Car l’on respecte et protège mieux ce que l’on est à même d’appréhender. Avec le Bwa Kayman, mon association, nous voulons oeuvrer pour la conservation de nos traditions et en assurer la pérennité à travers des initiatives de valorisation. J’espère parvenir à faire cohabiter le traditionnel et le moderne, seul gage d’un réel développement durable et stable.
Kolowaré, le 6 mars 2018